VIRGINIE EN LAPONIE

Une journée fructueuse

Après un petit déjeuner bien copieux au restaurant de l’hôtel où nous logions, nous sommes partis, terminer la tournée des hôtels que nous voulions démarcher. Il n’a pas été très difficile de convaincre les hôteliers de faire affaire avec nous. En tant que Tour Opérateur suisse, nous jouissions d’une excellente réputation. Il est vrai que la clientèle suisse est toujours bien vue un peu partout dans le monde. 

En effet, dans l’esprit de beaucoup, un ressortissant suisse veut dire un banquier ! Bien entendu, si la majorité d’entre nous ne sommes pas banquier au portefeuille débordant de liasses de billets, le touriste suisse en général dépense tout de même un joli pécule dans les pays visités. Ainsi, sur une dizaine d’hôtels choisis, nous avons obtenu huit contrats signés. Cela devait nous permettre de pouvoir renouveler agréablement notre offre dans nos catalogues. Le plus difficile ne fut donc pas d’obtenir un accord, mais de leur faire accepter nos conditions de rémunération, autrement dit notre commission.

Les hôtels de catégories supérieures ont été durs en affaires. Il a fallu manœuvrer avec tact et persuasion pour qu’ils signent le contrat tel que nous le leur proposions.  Quant aux hôtels plus modestes, qui peuvent remplir plus facilement leurs contingents, surtout en période de fêtes, ils se sont avérés beaucoup plus coopératifs. Parmi les plus prisés d’entre eux, nous avons dû bloquer d’avance un certain nombre de nuitées, afin de garantir des places pour notre clientèle.

Un hôtel pouilleux

Dans l’ensemble, nous nous en sommes tirés à bon compte. Il ne nous restait plus qu’à rendre visite aux établissements avec lesquels nous avons eu des réclamations, parfois fortement désagréables, de clients mécontents par les prestations fournies. Ainsi, après une bonne pause déjeuner, nous sommes partis en “guerre” avec ces responsables d’établissement peu consciencieux, pas ou peu accueillant, voire malhonnêtes. 

Marc et moi, avons été choqués de découvrir un établissement complètement insalubre pour ne pas dire pouilleux, à la décoration surannée, sans confort et sans service hormis un concierge-réceptionniste-garçon-d’étage-femme-de-ménage-barman aussi crasseux de sa personne que le grand miroir fendu qui ornait le mur derrière le comptoir de la réception. Nous nous sommes demandés comment cet établissement avait pu figurer dans notre catalogue. En cuisinant un peu le Directeur, nous avons vite compris que les photos fournies dataient d’une autre époque. Ce dernier était apparenté avec une ancienne employée. Elle était en charge à l’époque de la conception de notre brochure “Foires et marchés de Noël”. 

Ceci expliquant cela, nous avons tout de suite demandé la révocation de notre contrat avec effet immédiat. Après avoir vérifié les registres de l’établissement, nous avons appelé nos collègues à Genève. Il se trouvait que deux couples de nos clients logeaient ici pour encore deux nuits. Ils étaient arrivés la veille et n’avaient envoyé aucune réclamation. Comme la journée touchait à sa fin, nous avons décidé d’attendre le retour des deux couples afin de leur proposer de changer immédiatement d’hôtel. 

Un récit effrayant

Marc ne voulait pas que je reste seule dans cet endroit miteux avec ce sinistre employé, alors, il m’a envoyé dans le café en face. J’avais pour mission de téléphoner à l’un des établissements quatre étoiles que nous avions visités le matin même et réserver deux chambres pour nos clients malchanceux. Une fois ma tâche accomplie, j’ai pris un café en attendant mon collègue. Par la vitrine de l’établissement, je vis deux couples pénétrer dans l’hôtel. J’eus le vague pressentiment qu’il s’agissait de nos infortunés touristes. Je payai et sortit pour rejoindre à mon tour l’hôtel. Je trouvai Marc en grandes discussions avec les quatre jeunes clients de notre agence. Nous avons rapidement compris qu’il s’agissait de leur première expérience à l’étranger et qu’ils n’étaient pas coutumiers des hôtels. Ils avaient pourtant l’air soulagés par notre proposition. 

– Le plus choquant pour moi, ce fût cette nuit lorsque je me suis rendue à la salle de bain et que j’ai allumé la lumière. Notre jeune cliente, encore émue par sa mésaventure, reprit son souffle et continua son récit : – Deux énormes cafards festoyaient sur les restes d’un troisième insecte, c’était horrible. Vous imaginez, j’ai hurlé et réveillé mon compagnon !

Et celui-ci poursuivit : 

– Oui, c’était terrible. J’ai appelé la réception, le gars a soupiré et m’a dit de les enfermer dans le verre à dent et qu’il s’en occuperait le lendemain matin. Il nous a été impossible de fermer l’œil de la nuit. Nous nous sommes imaginés cohabiter dans le lit avec une colonie d’insectes en tout genre.

Sauvetage, vin chaud et chocolat

– Pourquoi n’avez-vous pas appelé l’agence ce matin ? questionna Marc, intrigué.

– Parce que le type de la réception a refusé de nous laisser faire un appel avec son téléphone et que la communication avec la Suisse est surtaxée “appel international” nous a dit le gars. Comme il n’était pas question de manger ici, nous n’avons pas souhaité gâcher notre petit budget loisir pour un appel. Nous avons rencontré Céline et Jo et appris qu’ils sont aussi clients chez vous. Nous avons sympathisé et décidé de vous écrire ensemble à notre retour ! 

La dénommée Céline et son compagnon approuvèrent et ajoutèrent que c’était drôlement chouette de nous voir arriver en sauveurs ce soir ! Marc et moi, interloqués par les propos de nos clients, avons décidé de les accompagner dans leur nouvel hôtel et nous assurer que désormais leur séjour se passerait convenablement.

Nous avons quitté nos clients malchanceux vers 19h après avoir vérifié qu’ils étaient bien installés. Ils étaient enchantés. Nous, nous étions satisfaits d’avoir mené à bien cette opération de sauvetage. Pour conclure cette journée laborieuse, nous nous sommes rendus au marché de Noël afin de pouvoir nous imprégner de cette ambiance chaleureuse et prendre quelques jolies photos pour agrémenter notre nouvelle brochure. 

Avec un chocolat chaud pour moi et un verre de vin chaud aux épices pour Marc, nous avons déambulé joyeusement parmi les stands de décorations et d’artisanat. Nous avons grignoté toute la soirée. En passant d’un stand à un autre, nous avons goûté à toutes les spécialités locales et profitant pleinement de cette ambiance féerique de presque Noël. Une deuxième belle journée se terminait, mais l’approche du retour me rendait un peu triste. J’avais pourtant hâte de découvrir qu’elle serait ma prochaine mission de Noël !

À demain, pour la suite des aventures de Virginie en Laponie

Stéphanie

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